PLONGEUR DIABETIQUE, les conditions

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PLONGEUR DIABETIQUE


Les conditions

Véronique Mottot


Le diabète est une maladie fréquente se traduisant par un taux de sucre trop élevé dans le sang.
Nous ne parlerons ici que du plongeur traité par insuline.


Il existe 2 types de diabète : le type 1 appelé insulino dépendant nécessitant un traitement par injection d’insuline (pour faire baisser le taux de sucre) et le type 2 qui relève d’un simple traitement anti-diabétique oral dans un premier temps.

La plongée a été très longtemps formellement interdite aux diabétiques principalement en raison du risque d’hypoglycémie (manque de sucre) pouvant être induit par l’insuline et majoré par certaines circonstances (exercice physique, froid, …). L’hypoglycémie provoque une altération du jugement et de l’état de conscience pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance et au coma, et donc, pour le plongeur, à la noyade.
Depuis 2005, la FFESSM autorise le diabétique à plonger mais dans un cadre très précis et limité.

Il existe 7 conditions à la pratique de la plongée pour un diabétique :

  • Etre un diabétique insulino-traité de plus de 18 ans.
  • Avoir un suivi régulier de sa maladie au moins 3 fois par an par le même diabétologue.
  • Avoir une HBA1C inférieure à 8,5% (taux sanguin d’hémoglobine glyquée).
  • Faire des auto-surveillances de sa glycémie au moins 4 fois par jour.
  • Ne pas avoir fait d’hypoglycémie sévère ni d’acidocétose dans l’année précédent la délivrance du certificat médical.
  • Savoir gérer ses doses d’insuline, reconnaître une hypoglycémie et être capable de réagir seul.
  • Ne pas avoir de retentissement macro ni micro-angiopathique ni de neuropathie périphérique patente (atteinte des vaisseaux et des nerfs).

En complément des règles habituelles de plongée, la FFESSM impose certaines mesures :

  • Le directeur de plongée, les encadrants et les plongeurs de la palanquée doivent être informés sur le diabète et les consignes de sécurité à appliquer.
    Il ne doit pas y avoir plus de un diabétique par palanquée.
  • La plongée doit être encadrée par un E2 minimum en milieu naturel et un E1 en milieu artificiel.
  • Aucune autonomie n’est autorisée quelque soit le niveau de plongée du diabétique.
  • Rester dans la courbe de sécurité (pas de palier).
  • Limitation de la profondeur à 20 mètres et pas plus de 30 minutes d’immersion.
  • Interdiction de plongée en cas de mauvaises conditions (température de l’eau inférieure à 14 °, courant important, mauvaises conditions de mise à l’eau, …).
  • Le plongeur diabétique doit être en possession de son matériel spécifique :
    * Avoir un lecteur de glycémie en état de marche avec des bandelettes et un stylo auto-piqueur ainsi qu’un moyen de contrôler son taux d’acétone.
    * Etre en possession de son traitement habituel d’insuline avec en plus une insuline à action rapide.
    * Avoir un moyen de re-sucrage à bord du bateau en quantité suffisante et à emporter sous l’eau dans les poches du gilet.
Le plongeur diabétique doit avoir en sa possession un double certificat médical : le premier signé par son diabétologue habituel et le second par le médecin fédéral qui lui remettra également une lettre informative devant être expliquée et commentée.
Dans cette lettre, on rappelle au plongeur ses prérogatives, les règles d’encadrement, l’équipement obligatoire.

Les doses d’insuline doivent être adaptées avant les plongées en accord avec le diabétologue et le protocole de mise à l’eau est à respecter soigneusement : 3 mesures capillaires de la glycémie sont à effectuer 60, 30 puis 15 minutes avant la plongée avec comme objectif une glycémie supérieure à 2g/L.

Depuis la mise en place de ce protocole, la plongée est maintenant accessible au plongeur diabétique. Mais sa condition physique et ses capacités devront être soigneusement évaluées par son médecin préféré …

magazine Chercheurs d’Eau n° 37 / p. 8 / mai-juin-juillet 2013

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