6 avril 1944, J.Ray Donahue, aux commandes de son chasseur américain P47 Thunderbolt est contraint d’amerrir en catastrophe au large d’Anghione. Son escadrille, composée de 16 avions rentre de mission et vient de bombarder un viaduc en Italie sous les tirs fournis de la DCA ennemie.
Le P47 de Donahue a été sérieusement touché et l’appareil s’enflamme à proximité de la côte Corse. Au contact de l’eau, l’avion rebondi à plusieurs reprises avant de s’immobiliser en surface. Le pilote est vivant, souffre uniquement de quelques brûlures et s’échappe juste à temps de son cockpit pour voir sombrer son appareil.
Découvert par l’historien Jean Santoni et ses amis plongeurs, Jean Campiano et Christophe Maes l’épave du P47 repose par 15 mètres de fond. La collecte d’indices sur l’avion et une recherche approfondie dans les archives de la seconde guerre mondiale ont permis aux inventeurs de l’épave d’en retracer son histoire.
Jean Santoni a même retrouver le pilote et l’a rencontré en 1993 pour lui remettre en main propre le « manche à balais » prélevé sur l’épave de son ancien chasseur P47 Thunderbolt. Avec mes camarades de la Squadra Corsica Photosub, tous amateurs invétérés d’épaves nous ne pouvions rester insensibles à l’histoire de ce P47 peu connu des plongeurs. Après avoir réussi à récupérer le point GPS précieusement gardé par certains pour éviter un pillage déplorable de l’épave, nous embarquons sur le bateau de Stéphane au port de Taverna.
Source : Magazine Chercheurs d’Eau Numéro 33 / page 26 / Mai-juin-juillet 2012
Il nous faudra 20 bonnes minutes de navigation à vive allure en direction du Nord pour nous retrouver au dessus de l’épave. La mer est calme et d’une clarté incroyable. De la surface nous apercevons la silhouette de l’avion posé sur le fond au milieu d’un champ de posidonie. Notre descente est rapide et nous sur- volons tout d’abord la totalité de l’épave pour en estimer sa taille, son orientation, ses caractéristiques et son état.
L’avion est sur le ventre, bien à plat, sa forme est distincte. Le cockpit est large- ment ouvert et accessible. Le moteur a été arraché lors du choc et se trouve à quelques brasses devant l’épave. Les ailes ont été éventrées pour en retirer les mitrailleuses mais quelques munitions sont toujours en place dans les trappes ouvertes.